Nouveau talent boylesque

 

Non, non, détrompez-vous, le burlesque n’est pas qu’une affaire de femmes ! Le boylesque, exclusivement masculin donc, est réapparu et s’est développé ces dernières années avec le renouveau contemporain du genre, le new burlesque, attirant des artistes hommes venus d’horizons divers : comédiens, danseurs, acrobates, magiciens, etc. Jay C. fait partie de ceux-là. Après 5 années passées à tourner dans les plus grands cirques d’Europe, où il présentait un numéro de main à main, cet équilibriste a choisi d’explorer les voies du boylesque avec un numéro inédit qu’il présentera en avant-première au Paris Burlesque festival.

 

Che Guerazade : Tu as d’abord débuté ta carrière dans le monde du cirque. Comment en es-tu venu au Burlesque ?

Jay C. : Par hasard. À 19 ans, je suis allé à l’école de cirque de Lyon. Je venais de me séparer de mon porteur en main à main et j’ai donc créé un numéro seul, d’équilibre sur les mains où je rentrais chez moi, écoutais le répondeur en lisant le journal, allais me brosser les dents (sur ma structure d’équilibre camouflé en lavabo), montais en équilibre dessus, enlevais tous mes habits, et tombais sur mon lit. Voilà pour la petite histoire…

Ensuite, j’ai retrouvé un porteur en main à main, et n’ai jamais eu l’occasion de me produire avec ce numéro. Ce n’est qu’il y a quelques mois que je me suis dit que je pourrais me tourner vers le Burlesque…

 

C. G. : Le boylesque semble être un phénomène plutôt récent. Comment expliques-tu ce nouvel engouement des hommes pour le burlesque ?

J. C. : Personnellement, je ne sais pas trop, découvrant ce monde pour la première fois. J’ai toujours été attiré par les numéros comiques sans parole. Se déshabiller devant des gens (de préférence de sexe féminin) est une manière simple et efficace pour moi de concilier l’humour et le coté séduction qui me sont chers.

Récemment, j’ai joué pour une soirée organisée par Juliette Dragon, et elle m’a annoncé comme boylesque. Je suis allé voir sur internet ce que cela signifiait, et j’ai trouvé : spectacle consistant en l’effeuillage d’un strip-teaser de façon comique et légère. C’est tout à fait ça.

 

C. G. : Quelles sont tes influences, tes modèles ?

J. C. : Comme je l’ai dit, je n’ai pas vraiment eu de modèle ou d’influence jusqu’ici, ne connaissant strictement rien au monde du Burlesque. Je me suis toujours senti un peu comme un «ovni» dans le milieu du cirque. J’ai travaillé avec mes «défauts», ma timidité, ma pudeur, et cela a donné ça ! J’ai eu le plaisir, il y a peu, de voir Dirty Martini en vidéo. Un vrai régal ! J’ai hâte de découvrir ce nouveau monde…

 

C. G. : Quels sont tes projets après le Paris Burlesque festival ?

J. C. : Pour être franc, après, c’est l’inconnu. J’attends beaucoup du Paris Burlesque Festival… J’ai cependant eu la chance d’avoir été sélectionné pour le Hollywood Burlesque Festival qui se déroule début décembre à… Hollywood !! Je vais donc essayer d’y aller ! En parallèle, plusieurs «idées de projets» se dessinent, dont un duo de clowns avec une amie. On verra par la suite… J’adorerais faire partie de ce courant érotico-artistique, de cette forme de cabaret politique qui s’ouvre à moi, et qui a de beaux jours devant lui, je l’espère…

 

 

interview de Che Guerazade,

réalisée pour le Paris Burlesque Festival,

et à retrouver sur son blog

http://parisburlesque.tumblr.com/post/64218346654/jay-c-handbalancer-nouveau-talent-boylesque